Vincent Merle, fondateur de l'école
Un homme de valeurs et de conviction
Né en 1950, Vincent Merle passe son bac en 1968… et heureusement, avait-il coutume d’ajouter, cette session s’étant déroulée entièrement à l’oral, elle lui a donc permis de déployer ses talents oratoires (et d'obtenir son bachot) ! Elève de l’Institut de Sciences Politiques et sociologue, il rentre à l’ANPE en 1976, à la Direction des Etudes. L’orientation de sa carrière est tracée : il se consacrera à l’emploi et à la formation professionnelle. Il exerce dans divers cadres, alternant le public et le privé. Conseiller technique au sein du cabinet du ministre de l'Emploi, Jack Ralite en 1983, il retourne à l’ANPE, avant de devenir directeur d’études au sein du cabinet conseil Bernard Brunhes. En 1994, il prend la direction du centre d’études et de recherches sur l’emploi et les qualifications (CEREQ). En 1998, il accepte le poste de directeur de cabinet de Nicole Péry, au secrétariat d’état à la formation professionnelle), où il développera l’ambition d'un droit individuel transférable et garanti collectivement à la formation, en particulier par la rédaction du livre blanc : La formation professionnelle, diagnostics, défis et enjeux (1999). Il ambitionne une vaste réforme de la formation professionnelle reposant sur deux piliers : la création d’une Commission Nationale de la Certification Professionnelle et de son répertoire, et la Validation des Acquis de l’Expérience. Nommé Professeur du Cnam en 2003, il crée la chaire « Travail, Emploi et Acquisitions professionnelles », avant de prendre la responsabilité de l’équipe pédagogique « Métiers de la Formation ».
Homme de valeurs et de conviction, il participe avec générosité à d’innombrables colloques, manifestations, débats, rapports… régulièrement en lien avec la formation tout au long de la vie, la validation des acquis et l’alternance. Sa clairvoyance, son esprit de synthèse, sa capacité à faire des liens, en font un orateur apprécié.
Vaucanson, pour en finir avec ses chagrins d'école
Le petit Vincent et l'école étaient d'accord sur un point principal : ils ne s'aimaient pas… Leurs avis avaient divergé sur les conséquences de ce désamour : l'école voulait le garder plus longtemps, mais Vincent pensait qu'une séparation aurait été bienvenue…
L’école ayant échoué à le changer, il a décidé de changer l’école… Il rêvait l'école qu'il aurait aimé connaître, une école ouverte sur le monde, généreuse, gaie, et surtout, bienveillante, sachant valoriser les succès des élèves avant de stigmatiser leurs faiblesses… Il rêvait une école qui fasse grandir sans contraindre, même s'il était conscient des nécessités académiques. Une école qui donne ses chances à l'apprenant, même s'il n'arrivait pas bardé de tous les savoirs nécessaires. Une école qui donne envie d'apprendre à apprendre… Ce rêve s’est incarné dans l’école Vaucanson. L’alternance et la pédagogie par projets, particulièrement adaptées à ces publics, leur permettent à la fois d’exercer leur métier et d’y progresser, et d’acquérir les ressources intellectuelles nécessaires pour acquérir l’intelligence de la tâche et la compréhension des enjeux économiques et sociétaux.
L'école Vaucanson aura été son dernier combat, en totale cohérence avec ceux qu'il avait menés jusque-là… L'égale dignité des manières d'apprendre lui tenait à cœur, et il la défendait avec élégance, avec humour, avec acharnement. Il l'avait prouvé avec la VAE, et en donnait, à travers l'école Vaucanson, une autre démonstration. Grâce à lui, des jeunes gens issus du bac pro savent qu'ils ont le droit de réussir en poursuivant leurs études, et ce rêve-là n'est pas près de s'éteindre…
Des hommages unanimes
Les nombreux témoignages reçus des apprentis de l'école Vaucanson permettent de dessiner un portrait sensible et lumineux de Vincent, et témoignent à la fois de l'empreinte durable qu'il a laissée et des effets du dispositif qu'il a porté :
Je pense qu'il nous a tous marqués par son intelligence, sa gentillesse, sa sagesse et son sourire toujours présent quel qu’en soit les circonstances. Je me souviens de ses "Revue de Presse" qui nous captivaient, nous, Bacheliers Professionnels, qui ne nous étions jamais intéressés à l'actualité. Je suis fière et heureuse d'avoir eu l'opportunité de rencontrer Monsieur Vincent Merle. Grâce à lui j'ai beaucoup appris. Nous n'étions pas de simples étudiants à ses yeux nous étions ses collaborateurs. Apprenti en L3
M. Merle m'a marqué, m'a donné envie de m'investir dans l’École Vaucanson, il m'a permis de croire en moi. Les quelques discussions un peu plus personnelles que j'ai pu avoir avec lui m'ont convaincu qu'il existait une réelle diversité des compétences et que rien n'était joué. Apprenti en L2
Nous sommes tous conscients qu’il a été un grand bâtisseur de l’école Vaucanson. Chacun de nous a su profiter de sa gentillesse, de son envie de transmettre, de son écoute et de ses conseils. Il a été une personne importante dans notre développement personnel et faisait figure d’exemple. Il nous manquera à nous et aux prochaines promotions. Cela laissera un grand vide. Apprenti en L3
Je ne l'ai pas énormément connu mais c'est la personne la plus intelligente que j'aie connue. Grâce à lui j'ai découvert beaucoup de choses que je ne connaissais absolument pas ; je voudrais le remercier de nous avoir donné la chance de faire ces études. Apprenti en L1
Hommages et témoignages
Le Nouvel Observateur
Le Monde
Alternatives Economiques
L'Université Ouverte des Compétences
Une disparition brutale, Paul Santelmann, directeur de l'AFPA
Un grand orateur
Vincent Merle, en conférence au CentreInffo